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La remarque porte sur une définition qui biaise  l’essentiel. "La promotion est un processus culturel social environnemental économique et politique qui accroît le contrôle des gens sur les déterminants de leur santé" ( traduction libre, 17/index.htm, 2005).  Apparemment, l’aspect éminemment politique de la promotion ne doit pas être trop visible pour ne pas inquiéter les technocrates, les conservateurs et ceux qui confondent politiciens et hommes politiques; action partisane et action politique, démagogie et engagement. Or, quelle est la nature profonde de toute action accroissant le contrôle, donc le pouvoir des citoyens sur les déterminants de leur santé ? Élémentaire mon cher Watson, elle est politique ou elle n’est pas.

Le regret porte sur l’absence de toute référence aux droits de l’homme. Or ils sont les déterminants fondamentaux de la santé et c’est leur promotion qui est le véritable moteur de sa promotion.

L’opposition porte sur ce que je considère comme au mieux une faiblesse dans l’analyse, au pire comme une volonté délibérée de noyer le poisson.  Le texte place tous les acteurs sur le même pied d’égalité : citoyens, pouvoirs politiques et secteurs économiques privés. Tout le monde est beau et tout le monde est gentil et tout le monde est appelé à mieux coordonner leurs mutuelles bonnes volontés selon les vœux exprimés par les gentils et bien intentionnés rédacteurs de la charte. Objection votre honneur! Cela ne se passe pas comme cela. Dans la vie réelle, il y a des personnes, des institutions et des politiques qui oeuvrent pour restaurer, protéger et promouvoir la santé, toute considération de gain mise de côté. À l’inverse, il y a des personnes, des institutions et des politiques qui oeuvrent pour restaurer, protéger et promouvoir le gain toute considération de santé mise de côté. Rappelons ce que tout le monde sait et semble vouloir oublier. L’épidémie des cancers du poumon a été perpétrée en toute connaissance de cause par l’industrie du tabac et transférée – en toute connaissance de cause - du Nord, de plus en plus protégé par la loi et la vigilance citoyenne, vers le Sud encore démuni des deux.  Le déterminant essentiel de la pandémie de l’obésité est la politique agressive des trusts agroalimentaires incitant  en toute connaissance de cause les gens, surtout les enfants, à consommer des aliments riches en sucre, graisse et sel.  Sans parler des politiques obscènes des trusts pharmaceutiques, notamment en matière d’accès des plus pauvres aux génériques, ni des politiques économiques libérales accroissant les inégalités mais aussi et surtout premier déterminant de la maladie dans le monde: la pauvreté.  Or que recommande le texte ? Il appelle les organisations internationales, les gouvernements, les communautés, les professionnels de santé et le secteur privé  à….. travailler ensemble. Loups et agneaux vous êtes priés de mettre la patte dans la patte pour l’avènement du royaume de Dieu. Amen !

N’ayant aucune illusion sur la capacité des rédacteurs d’appeler un chat un chat ni  de mettre les uns et les autres devant leurs responsabilités, et subodorant vers où penche le rapport de force, je ne pécherai pas moi non plus de naïveté en proposant des amendements. La charte est tirée, il faudra la boire jusqu’au bout.