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La Charte dOttawa pour la promotion de la santé : une vision écologique et participative des élus locaux, territoriaux et nationaux Carmen Veillette-Boucher, direction de santé publique, Agence de la santé et des services sociaux de lAbitibi-Témiscamingue Veillette-Bourcher, Carmen, La Charte dOttawa pour la promotion de la santé : une vision écologique et participative des élus locaux, territoriaux et nationaux, Reviews of Health Promotion and Education Online, 2007. URL:25/index.htm. Impliquée comme conférencière lors de la séance intitulée « Élaboration de politiques publiques favorables à la santé », soit la première stratégie dintervention suggérée le 25 octobre dernier qui sinterrogeait sur « la Charte dOttawa : état de la situation sur les pratiques de santé publique depuis vingt ans », ma présentation faisait état dune analyse régionale de lélaboration locale de politiques publiques favorables à la santé en regard de Villes et Villages en santé (VVS), en Abitibi-Témiscamingue. Jen retracerai dabord les principaux éléments pour ensuite énoncer quelques réflexions critiques et terminer par mon message pour les participants-es à la conférence de Vancouver.
QUELQUES CONSTATS SUR VILLES ET VILLAGES EN SANTÉ COMME POLITIQUE PUBLIQUE LOCALE OU RÉGIONALE DANS NOTRE MILIEU Présentation de la région de lAbitibi-TémiscamingueCette région peu peuplée et située au nord-ouest de la province de Québec, au sud du 48e parallèle, à plus de 400 km de Montréal, est vaste et na été défrichée, peuplée et développée quau cours du siècle dernier. Cest un territoire riche principalement par son sous-sol (or, cuivre ) et sa forêt. Lagriculture est aussi présente, particulièrement dans quatre des cinq territoires la composant. La région représente 4,3 % de la superficie de la province de Québec. Certaines des caractéristiques sociodémographiques de la région sont importantes à souligner: elle compte 145 964 habitants, représentant une densité de population de 2,3 habitants par km2, répartis dans 63 municipalités, 10 territoires non organisés, 3 établissements et 4 réserves des Premières Nations. Plus des deux-tiers des localités sont rurales et regroupent, chacune, moins de 1 000 habitants. Seules quatre des soixante-trois localités comptent plus de 8 000 habitants. Dans le cadre de ma présentation, jai apporté des précisions quant aux réalisations de la région en termes de politiques locales publiques favorables à la santé, identifiées comme étant les moyens pris pour améliorer les conditions et les milieux de vie. Les instances locales, soit les conseils municipaux dans le cadre de VVS, ont décidé par résolution de soutenir des projets identifiés par la population et défendus par des leaders de leur localité. Les réalisations au plan local Plus de 31 municipalités et un conseil des Premières nations ont adhéré à Villes et Villages en santé dans la région, ce qui représente plus de 56 communautés bénéficiant dinitiatives de développement de la qualité de vie dans leur communauté. Avec des résolutions entérinées par les élus locaux de ces VVS, les leaders des communautés ont saisi toutes sortes dopportunités de développement local en matière de santé et de bien-être. Voici quelques exemples de politiques locales formulées dans lune ou lautre des municipalités :
Louverture au développement de politiques locales favorables à la santé sest faite progressivement et péniblement parce que les élus, lorsquils quittaient le monde politique, nassuraient pas la pérennité des décisions prises durant leur mandat. De plus, les décisions pouvaient tarder à venir et des délais étaient ainsi occasionnés pour la réalisation des projets convenus avec lassentiment des membres de la communauté. Le Plan stratégique du Conseil régional de développement de la région (CRD) dalors et du Conseil régional des élus actuel ainsi que les Plans régional et locaux de santé publique de la région ont été et sont toujours des «moteurs de changements» des politiques locales. Les communications entre les instances locales et régionales se font harmonieusement, de même quentre les différents secteurs dactivités (le municipal, léducation, le milieu communautaire, les entreprises et la santé, entre autres). De plus, autre phénomène positif, les constats suivants sont régulièrement exprimés par les leaders dans les lieux de décision aux plans local et régional en lien avec lamélioration des conditions et des milieux de vie:
DÉFIS À RELEVER ET RÔLE DES PARTENAIRESDans ce contexte, il y a néanmoins de nombreux défis à relever, qui sont de différents ordres. Certains efforts seront nécessaires pour cerner tous leurs impacts et en établir les lignes de force pour laction. Dans notre région, nous sommes donc confrontés à :
Pour les contrer, la contribution des partenaires impliqués dans VVS est cruciale. Au palier local, on sattend à ce quils jouent des rôles:
Au palier régional, on souhaite que les partenaires se préoccupent :
À cet effet, les écrits de Syme (2000) sont fort intéressants puisquils précisent quil est important de tenir compte du fait que les véritables choix en matière de santé appartiennent aux individus et aux communautés. UNE RÉFLEXION CRITIQUE SUR MA PARTICIPATION AU SYMPOSIUM SUR LA CHARTE DOTTAWA Cette journée ma permis, comme professionnelle depuis plus de vingt ans en santé publique, de constater dabord quune évolution sest produite dans laction pour lensemble des stratégies diffusées depuis la proclamation de la Charte dOttawa. Les stratégies daction pour promouvoir la santé référaient tant aux individus quà leur environnement immédiat ainsi quà laction communautaire, à la réorganisation des services de santé et à lélaboration de politiques publiques favorables à la santé. Je constate que depuis ce temps, on peut observer une implication de plus en plus soutenue de la part de la population à améliorer son bien-être et sa qualité de vie ainsi quune implication plus régulière et convenue des partenaires intersectoriels et économiques, à travers les décisions quils prennent en faveur du développement et de la promotion de la santé des communautés. Je me suis aussi rendue davantage compte de la pertinence de certains auteurs qui mont influencée à travers le temps. Les capitaux social et humain identifiés par Hancock (2000) constituent les bases pour améliorer la santé et le bien-être de la population. Mes homologues provinciaux de même que mes collègues régionaux et territoriaux de santé publique et moi-même faisons régulièrement référence aux indicateurs sociaux de la santé pour établir les stratégies daction en faveur de la santé et du bien-être des communautés. Pour appuyer cette pratique, Lomas (1997) précisait, dans son livre intitulé Social Capital and Health: Implications for Public Health and Epidemiology and Biostatistics, que le soutien social et les réseaux dassociation semblent pouvoir réduire la mortalité de la population; à linverse le désinvestissement en capital social explique essentiellement le rapport entre les inégalités de revenu et la santé de la population (Kawachi, Kennedy, et Lockhner, 1997). En ce sens, les présentations à la journée annuelle sur la Charte dOttawa en octobre 2006 concernant la Charte de Bangkok (Organisation mondiale de la santé, 2005) diffusée dans le cadre de la sixième conférence mondiale de la promotion de la santé des États Membres de lOrganisation mondiale de la santé (OMS), à Bangkok, réaffirment limportance de la Charte dOttawa (Organisation mondiale de la santé, 1986) et élargissent les actions en lien avec ses cinq stratégies de 1986. Et, afin que ces actions aient cours, les acteurs proviennent tant des lieux de proximité que des niveaux national et international. Ils ont des rôles et des mandats reliés à leur niveau de pouvoir et couvrent les domaines tant social et environnemental quéconomique. Finalement, comme juvre en santé communautaire et santé publique depuis plus de vingt-cinq ans et que je soutiens et que je participe au développement des communautés en matière de santé, de bien-être et de qualité de vie, je métais donnée, avant les Journées annuelles de santé publique 2006, la responsabilité de préparer un outil de travail. Cet outil, produit sous forme daffiche, offre une synthèse du contenu de la Charte dOttawa, de la Déclaration de Jakarta (Organisation mondiale de la santé, 1997) diffusée lors de la quatrième conférence internationale des États membres de lOMS intitulée « À ère nouvelle, acteurs nouveaux » en juillet 1997 et de la Charte de Bangkok, ainsi que de liens entre ces documents. Laffiche a comme but doffrir un contenu qui démontre le bien-fondé de la Charte dOttawa pour la promotion de la santé et permet de visualiser le déploiement des stratégies que cette dernière a suscité entre 1986 et 2006. Loutil est actuellement utilisé lors de laccueil de nouveaux professionnels à la direction de santé publique et sera mis à profit selon les opportunités, dans laction. Suite à la journée sur la Charte dOttawa, le 25 octobre dernier, il a aussi été déposé aux gestionnaires de la Table nationale de coordination promotion prévention de santé publique par notre représentante régionale. Cet outil est diffusé aux organisateurs communautaires et aux gestionnaires des centres de santé et de services sociaux de la région. Il me fera aussi plaisir den faire parvenir copie à toute personne intéressée. On na quà me contacter par courriel à cet effet MON MESSAGE AUX PERSONNES PARTICIPANTES À LA 19e CONFÉRENCE MONDIALE DE lUIPES SUR LA PROMOTION ET LÉDUCATION À LA SANTÉ EN 2007. La Charte dOttawa pour la promotion de la santé constitue une référence mondiale pour le développement des communautés en matière de santé, de bien-être et de qualité de vie! Cette Charte et les déclarations qui ont suivi contribuent au développement des capitaux humain, social, environnemental et économique dun milieu par la mobilisation et la participation des citoyens à la définition de leur besoins reliés à la santé et à la réalisation dactions favorables à leur bien-être! Les déclarations ultérieures telles que celles de Jakarta et la Charte de Bangkok ont en effet contribué à poser des jalons solides en vue dun développement social, environnemental et économique harmonieux, dans une perspective de développement durable. Toutes ensembles, elles fournissent un leitmotiv rassembleur pour lamélioration de la santé des populations dans son sens très large et soucieuse des générations futures.
Références Hancock, T. (2000). Des gens en santé dans des communautés en santé dans un monde en santé, le défi de la santé publique au 21 ième siècle. Texte révisé de celui présenté dans le cadre des Journées nationales annuelles de santé publique en novembre 1999, Québec. Kawachi, I., Kennedy B. P. et Lockhner K. (1997). "Long Live Community: Social Capital as Public Health". American Prospect, 35, 56-59. URL: http://www.prospect.org/web/page.ww?section=root&name=ViewPrint&articleId=4759 Lomas, J. (1997). Social Capital and Health: Implications for Public Health and Epidemiology and Biostatistics. Hamilton Ont.: Mc Master University. Organisation mondiale de la santé. (1986). Charte dOttawa pour la promotion de la santé. Genève: Organisation mondiale de la santé. PDF: http://www.who.int/hpr/NPH/docs/ottawa_charter_hp.pdf Organisation mondiale de la santé. (1997). Déclaration de Jakarta sur la promotion de la santé au XXIème siècle. Genève: Organisation mondiale de la santé. URL: http://www.who.int/healthpromotion/conferences/previous/jakarta/declaration/en/Organisation mondiale de la santé. (2005). La Charte de Bangkok pour la promotion de la santé à lheure de la mondialisation. Genève: Organisation mondiale de la santé. PDF: http://www.who.int/entity/healthpromotion/%20conferences/6gchp/BCHP_fr.pdf Syme, L.S. (2000). Promoting Health Intervention Strategies from Social and Behavioral Research. Washington: National Academy of Sciences, Institute of Medicine. URL: http://www.nap.edu/catalog.php?record_id=9939 | |
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