Review/2001/1
RHP&EO is the electronic journal of the
International Union for Health Promotion and Education

Home ] [ IUHPE ] Our Mission ] Editorial Board ] [ Contributors ] Papers ] [ IJHP Papers ]

Réflexions sur la Charte de Bangkok1

Bernard Goudet, membre du conseil scientifique du CRAES, France


Goudet, Bernard, Réflexions sur la Charte de Bangkok, Reviews of Health Promotion and Education Online, 2007. URL:9/index.htm.


La Charte de Bangkok se donne comme un effort d’actualisation et de complément de la Charte d’Ottawa - dont elle dit reprendre les valeurs, principes et stratégies d’action – et des recommandations des conférences ultérieures sur la promotion de la santé. Mais en fait, il semble qu’elle reprenne surtout les préoccupations des conférences de Djakarta et de Porto Rico, soucieuses de moyens d’actions sur les « déterminants » politiques et économiques de la santé. Ceci vise évidemment à permettre à la philosophie générale de la promotion de la santé de passer dans les actes dans la conjoncture de mondialisation ultra libérale actuelle. Les mesures ainsi préconisées concernent essentiellement les gouvernants, les accords intergouvernementaux (engagement 1), les administrations et collectivités publiques (engagement 2),  d’une part,  le secteur des entreprises (engagement 4) de l’autre ; ce qui correspond aux axes 1 et 2 de la Charte d’Ottawa. Le troisième engagement concerne l’action communautaire et la société civile ; ce qui prolonge l’axe 3 de la Charte d’Ottawa. Rien ne prolonge les deux derniers axes de la charte d’Ottawa : axe 4 (développement des aptitudes personnelles à exercer un plus grand contrôle sur sa santé), axe 5 (remaniement du fonctionnement du système de santé dans une logique de promotion de la santé). Ces insistances et ces oublis entraînent un déséquilibre dans l’architecture générale du texte et l’empêchent, à mon sens, d’offrir une reformulation actualisée, complétée et rendue plus pragmatique de la Charte d’Ottawa.

Par ailleurs, il est dommage que l’éducation pour/à la santé soit passée sous silence, car elle devrait être un facteur central de l’action communautaire des initiatives de la société civile dans le domaine de la promotion de la santé. Toutes les perspectives ouvertes par le développement de « l’empowerment » communautaire, des « compétences psychosociales » ou de la structuration de l’autonomie du sujet devraient être ici reprises, ou tout au moins évoquées et encouragées.

Face à des systèmes de santé publique dont le fonctionnement reste trop souvent guidé par une logique de lutte contre la maladie et non de promotion de la santé, il est dommage qu’aucun jalon spécifique dans ce domaine ne soit posé.

Note:

1 Ce texte est diffusé dans le cadre d’un projet conjoint RÉFIPS-UIPES (voir 6/index.htm). Il a été originellement publié par le RÉFIPS au http://refips.org/files/ameriques/Lettre_en_ligne_janvier2007.pdf.

Voulez réagir à ce texte? Cliquez ici!


Copyright © 1999-2007 Reviews of Health Promotion and Education Online